Le forum des enseignements spécialisés

J'aime beaucoup ce dernier texte et cela correspond bien à l'idée que je me fais du terme "spécialisé" même si je n'arrivais pas à le penser et l'exprimer aussi clairement... Cela m'aide à mieux comprendre pourquoi je me sens "spécialisée" et non "spécialiste". Je pense qu'il est d'autant plus intéressant dans le contexte actuel de médicalisation de la difficulté... Je le garde comme un outil intellectuel précieux, notamment par rapport à certaines demandes des Inspections (en tout cas dans ma circo) qui aimeraient bien parfois que l'on se positionne comme spécialiste, expert de...

Le texte de Claudine exprime bien ce que je ressens dans cette discussion. Le passage où elle montre qu'un spécialiste peut dire (et même doit dire, je pense aux orthophonistes) "il ne relève pas de moi" alors que notre position de spécialisé nous rend partie prenante dans tous les cas.
Ce qui m'intéresse là, c'est notre obligation en rased de travailler en partenariat. Un enseignant spécialisé ne peut se penser que comme un maillon d'une chaîne à défaire et à refaire, ce n'est pas la position d'un spécialiste (bien sûr, il peut aussi le faire mais nous nous avons l'obligation de le faire, ce n'est quand même pas une chipoterie).
Dans la création des rased, les aides E G Psy ne prennent sens en fait que dans leur partenariat, c'est pour ça que ma fixette, ce n'est pas le cadre mais la démarche institutionnelle pour le rased !!!! Ne pas s'autoriser de soi-même mais accueillir la difficulté dans une instance qui ne peut penser la difficulté que dans cette distance. C'est de la nature de la difficulté dont il est question, le temps de la reconnaissance passant avant le temps de la réparation. La réunion de synthèse n'étant pas la salle de tri, mais le temps de cette reconnaissance.
J'essaye de comprendre ce qui peut laisser penser que je suis centré sur le cadre, alors que plusieurs de mes messages disent tout le mal que je pense de cette conception mécanique de la rééducation. Je ne vois que ma fixette sur le travail institutionnel et surtout en cette période ! Mais le travail institutionnel, c'est la condition nécessaire pour la tenue de la séance mais pas suffisante. Et ce qui peut parler ici un peu du travail de la séance c'est le dispositif technique.
Et alors là, non seulement je ne me cache pas mais au contraire ça m'intéresse, et je trouve que ces questions capitales sont malheureusement de moins en moins abordées sur ce site (Je me souviens d'un échange très riche sur le travail de groupe par exemple).
Non, vraiment pas un obsédé du cadre, je l'ai d'ailleurs souvent critiqué sur ce site, par contre, oui, importance du dispositif technique. Mais primauté du travail institutionnel, premier "cadre" incontournable.

A tous
Merci de m'avoir aidée à préciser cette idée d'enseignement spécialisé, j'y vois plus clair...
Je questionnais ( maladroitement) l'idée de la différence... et m 'insurgeais sans doute contre des clivages simplistes et réducteurs.
Il y a des élèves à besoins éducatifs particuliers , et ces élèves sont tous différents... c'est pourquoi je tiens tant à cette idée de personne et de sujet.

Je questionne donc la démarche, le regard sur l'élève , pour éviter ou tenter de faire des classements trop définitifs , trop sclérosants... l'echec scolaire est un symptome, la trop belle réussite scolaire peut en etre un aussi...
Qu'est ce qu échouer?
C'est bien le symptome que je questionne , à quoi sert - il à l'élève ? Quel est son sens?
Regroupement d'adaptation, ce dispositif peut aussi présenter le risque du déplacement du symptome...et si l'éleve nous disait quelque chose par son échec?
Nous n'avons pas à le réparer , nous sommes là pour l'accompagner, quel sens aurait cet accompagnement si on le réduit à un élève qui doit s'adapter?
Nous devons à mon sens questionner sans cesse le sens d'apprendre pour tous les élèves et encore plus pour les élèves en dificulté.
Je ne parle pas de psychologiser excessivement , mais d'essayer de cerner les obstacles essentiels, en établissant des priorités....la tache est ardue ...et ne peut se faire à mon sens que dans un regard global sur l'élève qui est une personne unique qui est en lien avec les autres et avec la connaissance ...alors il nous questionne peut être sur cette re _connaissance de lui en tant que sujet?
Ne jouons pas aux apprentis sorciers , croisons les regards , évitons de focaliser...restons prudents dans notre louable désir d'aider ... je préfère dire essayons de l'acompagner...

suite de ma réflexion...
je suis sans cesse en train de questionner cette idée de l'identité du maître E...
Je suis en formation, et cette question me tarabuste au point de renoncer à passer le capash...
Ceux que je lis ici m'aident à penser certes, à clarifier cette identité, non ...
j'attends vos réflexions éclairantes
MERCI

Elisabs, je crois que les aides spécialisées c'est justement permettre d'adapter le système à l'enfant, à ses besoins particuliers (et dans ce terme de besoin, je pense même en aide G aux besoins du Moi), je comprends comme cela ce terme d'adaptation... Et le travail du maître E ou G ne constitue pas simplement en une aide en direction de l'enfant mais en une aide à tout un système...

Bonsoir
L'identité du maître E, c'est le plus dur : ... En effet, lorsque l'on arrive en stage CAPA-SH, on a son identité d'enseignant de classe ordinaire. Mais on vous demande de changer d'identité professionnelle: c'est à dire qu'il va falloir se débarrasser de la première, se mettre à nu en quelque sorte et accepter ce moment de "déséquilibre". Cela peut être douloureux pour certains qui n'arrivent pas à "perdre" leurs vieux habits. Accepter de "perdre quelque chose" c'est apprendre, et il en va de même avec les enfants "empêchés de penser" qui ne veulent pas "perdre leurs certitudes" par peur du déséquilibre.
L'identité professionnelle ne s'acquiert pas du jour au lendemain, c'est un long cheminement personnel et je comprends votre questionnement (surtout en ce moment où il est question de remettre les E et G dans une classe ordinaire : pour le coup, l'identité professionnelle sera mise à mal et le maître spécialisé perdra son identité professionnelle. ..).
Pour ce qui est de passer ou pas le CAPA-SH, il faut bien vous poser la question sur votre détermination : croyez-vous en ce que vous faites ? Je connais des personnes qui ont abandonné la formation parce que leur réponse à cette question était négative: c'est courageux de leur part d'avoir renoncé et cela prouve leur réflexion quant à leur motivation.
Cordialement