Discussions ministérielles
Re: Discussions ministérielles
Lors de la dernière commission permanente de mon collège sur la DGH qui date de la semaine dernière, j'ai proposé à mon principal de faire intervenir les PE spécialisés de la SEGPA sur les AP en 6ème ordinaire puisqu'il déplorait le fait que beaucoup d'élèves ne maitrisaient pas toutes les compétences du palier 2. Sa réponse a été catégorique : "c'est interdit"...
Sarri, bonjour.
Sur ce point précis, ton principal se trompe :
tiré des textes (éduscol-aide personnalisée 6ème...)
Mise en œuvre (extrait)
Ces heures peuvent être assurées par un professeur de l'élève ou un autre professeur du collège, des écoles, de SEGPA, d'ULIS...
L'équipe pédagogique, sous la responsabilité du chef d'établissement, élabore le projet d'accompagnement personnalisé.
Les activités relevant de l'accompagnement personnalisé peuvent être coordonnées par un professeur de l'équipe pédagogique.
Les groupes d'accompagnement personnalisé peuvent évoluer en cours d'année
L'adaptation des contenus de l'accompagnement personnalisé aux besoins des élèves sera facilitée par l'organisation des groupes en barrette sur plusieurs classes de sixième.
Des modules de remise à niveau sont définis dans le cadre du PPRE. Ils sont systématiquement organisés pour les élèves qui arrivent en sixième sans avoir validé le palier 2 du socle à l'école élémentaire pour le français ou les mathématiques.
Pour ma part, avec un collègue nous assurions l'AP en 6ème l'an dernier en maths...
Sarri, bonjour.
Sur ce point précis, ton principal se trompe :
tiré des textes (éduscol-aide personnalisée 6ème...)
Mise en œuvre (extrait)
Ces heures peuvent être assurées par un professeur de l'élève ou un autre professeur du collège, des écoles, de SEGPA, d'ULIS...
L'équipe pédagogique, sous la responsabilité du chef d'établissement, élabore le projet d'accompagnement personnalisé.
Les activités relevant de l'accompagnement personnalisé peuvent être coordonnées par un professeur de l'équipe pédagogique.
Les groupes d'accompagnement personnalisé peuvent évoluer en cours d'année
L'adaptation des contenus de l'accompagnement personnalisé aux besoins des élèves sera facilitée par l'organisation des groupes en barrette sur plusieurs classes de sixième.
Des modules de remise à niveau sont définis dans le cadre du PPRE. Ils sont systématiquement organisés pour les élèves qui arrivent en sixième sans avoir validé le palier 2 du socle à l'école élémentaire pour le français ou les mathématiques.
Pour ma part, avec un collègue nous assurions l'AP en 6ème l'an dernier en maths...
-
- Animateur
- Messages : 507
- Enregistré le : 08 mars 2009 17:38
Re: Discussions ministérielles
Le principal de Sarri n'y connaît pas grand chose. J'ai déjà, par le passé, eu une classe de 3ème dp6 en maths, et il est probable que j'ai des 6èmes hors segpa pour l'année prochaine. Ce qui m'épate dans tout ce que je lis, c'est l'immense variété des situations.
Il se dégage tout de même 3 grandes problématiques : notre statut et notre place dans le collège, la structure segpa, le recrutement des élève et le traitement de leurs difficultés.
Mon crédo reste cependant qu'une structure ne vaut rien en elle-même. C'est la combinaison profs/élèves/savoirs/situation qui fonctionne ou pas. C'est pourquoi je suis assez contre tout ce qui sera restrictif en terme d'adaptation.
Il se dégage tout de même 3 grandes problématiques : notre statut et notre place dans le collège, la structure segpa, le recrutement des élève et le traitement de leurs difficultés.
Mon crédo reste cependant qu'une structure ne vaut rien en elle-même. C'est la combinaison profs/élèves/savoirs/situation qui fonctionne ou pas. C'est pourquoi je suis assez contre tout ce qui sera restrictif en terme d'adaptation.
Re: Discussions ministérielles
A Sarri: 1,5 degré ! j'ai bon ?
Pour Fred, qu'entends-tu par " C'est pourquoi je suis assez contre tout ce qui sera restrictif en terme d'adaptation". Pas compris sorry...
Pour Fred, qu'entends-tu par " C'est pourquoi je suis assez contre tout ce qui sera restrictif en terme d'adaptation". Pas compris sorry...
-
- Animateur
- Messages : 507
- Enregistré le : 08 mars 2009 17:38
Re: Discussions ministérielles
Un exemple : ne pas avoir d'élève d'au moins 14 ans en 4ème pose une contrainte sur les stages (l'élève n'aura pas le droit de faire.....), ne pas avoir d'élève d'au moins 15 ans en 3ème interdit quasi systématiquement l'orientation en apprentissage.
Obliger l'inclusion systématique, obliger à devenir un prof monovalent... Fermer les 6ème.
En gros, je suis contre tout ce qui va limiter les options pédagogiques pour un enseignant et limiter l'individualisation des parcours.
Obliger l'inclusion systématique, obliger à devenir un prof monovalent... Fermer les 6ème.
En gros, je suis contre tout ce qui va limiter les options pédagogiques pour un enseignant et limiter l'individualisation des parcours.
Re: Discussions ministérielles
Ok on est donc au moins 2...
Re: Discussions ministérielles
Deux solutions : soit il n'y connait rien, soit il profite du fait que ce soit moi qui n'y connaisse rien... Etant de plus en plus méfiant avec ces gens-là, j'ai tendance à opter pour la deuxième...
En ce qui concerne le recrutement de nos élèves avec 1 an de retard, je viens d'en discuter avec des anciens collègues. L'un d'entre eux m'affirme que les élèves de 13 ans peuvent aller en stage à la condition que ce soit dans le service public. Confirmez-vous cela?
Pour l'orientation fin 3ème, la voie de l'apprentissage se limiterait à la DIMA. Autre solution totalement irréaliste : on recrute en 5ème avec ou sans redoublement, et on propose une année post 3ème pour affiner au mieux l'orientation...
Un des intérêts de l'orientation en 6ème pourrait être de dégager le PE de CM2 de cette responsabilité lourde à porter. En effet, certains PE ont tout comme certains parents, culpabilisent face aux grandes difficultés de leurs élèves. Ils ont l'impression que c'est leur travail, leur pédagogie donc leur propre personne qui échoue. Etant seul enseignant de l'élève, Ils se sentent responsables de son échec. Certains CPC et IEN jouent d'ailleurs un vilain jeu là-dedans. En revanche au collège, chaque prof se dit : " il est largué chez moi mais il l'est aussi avec mes collègues donc ce n'est pas moi qui foire, c'est l'élève"... La nuance est très importante. Ensuite, on n'entendrait plus le fameux : "on va lui donner sa chance". En contrepartie, il ne faut pas négliger les effets négatifs voir destructeurs d'une sixième en milieu ordinaire s'il n'y a pas un accompagnement serré par un enseignant spécialisé. Difficile de trouver la meilleure des solutions. La seule serait d'individualiser au maximum les parcours mais est-ce qu'on nous en donnera les moyens? Je crains que ce ne soit pas dans l'air du temps...
En ce qui concerne le recrutement de nos élèves avec 1 an de retard, je viens d'en discuter avec des anciens collègues. L'un d'entre eux m'affirme que les élèves de 13 ans peuvent aller en stage à la condition que ce soit dans le service public. Confirmez-vous cela?
Pour l'orientation fin 3ème, la voie de l'apprentissage se limiterait à la DIMA. Autre solution totalement irréaliste : on recrute en 5ème avec ou sans redoublement, et on propose une année post 3ème pour affiner au mieux l'orientation...
Un des intérêts de l'orientation en 6ème pourrait être de dégager le PE de CM2 de cette responsabilité lourde à porter. En effet, certains PE ont tout comme certains parents, culpabilisent face aux grandes difficultés de leurs élèves. Ils ont l'impression que c'est leur travail, leur pédagogie donc leur propre personne qui échoue. Etant seul enseignant de l'élève, Ils se sentent responsables de son échec. Certains CPC et IEN jouent d'ailleurs un vilain jeu là-dedans. En revanche au collège, chaque prof se dit : " il est largué chez moi mais il l'est aussi avec mes collègues donc ce n'est pas moi qui foire, c'est l'élève"... La nuance est très importante. Ensuite, on n'entendrait plus le fameux : "on va lui donner sa chance". En contrepartie, il ne faut pas négliger les effets négatifs voir destructeurs d'une sixième en milieu ordinaire s'il n'y a pas un accompagnement serré par un enseignant spécialisé. Difficile de trouver la meilleure des solutions. La seule serait d'individualiser au maximum les parcours mais est-ce qu'on nous en donnera les moyens? Je crains que ce ne soit pas dans l'air du temps...
Re: Discussions ministérielles
@ Sarri
"En ce qui concerne le recrutement de nos élèves avec 1 an de retard, je viens d'en discuter avec des anciens collègues. L'un d'entre eux m'affirme que les élèves de 13 ans peuvent aller en stage à la condition que ce soit dans le service public. Confirmez-vous cela ?"
Nous sommes encore une fois dans la complexité des textes qui se renvoient la balle. Ainsi la page consacrée aux stages sur le site de l'ESEN fait référence à une douzaine d'article du code de l'éducation, 3 du code du travail, 1 loi, 2 décrets, 2 arrêtés, 6 circulaires et 1 note de service ! (http://www.esen.education.fr/fr/ressour ... 979b481e76)
Décryptage minimal obligatoire donc.
Pour ce qui nous occupe, le texte de référence est la Circulaire n° 2003-134 du 8 septembre 2003 ........
"Modalités d'accueil en milieu professionnel d'élèves mineurs de moins de seize ans."
(http://circulaires.legifrance.gouv.fr/p ... r_1891.pdf)
"Relative aux modalités d’accueil des élèves de l’enseignement secondaire effectuant un stage ou une période de formation en milieu professionnel dans la fonction publique de l’Etat et ses établissements publics ne présentant pas un caractère industriel et commercial
* 8 septembre 2003 nous apprend qu'on ne peut pas faire de stage aux élèves de moins de 14 ans.
* 2 novembre 2010 nous précise qu'avant 14 ans, on peut faire un stage "en famille" ou "dans le secteur public", mais uniquement pour les "séquences d'observation", qui concernent les élèves de 3ème ordinaire.
Personnellement, je me garderais de faire faire des stages aux élèves de 4ème segpa avant les 14 ans fatidiques.
Pour faire le lien avec l'origine de ce sujet "discussions ministérielles", il faut interroger dans ces discussions l'éventualité de la fin du redoublement obligatoire pour entrer en Segpa (ce qu'à décidé à titre dérogatoire pour la rentrée 2014 notre IA, par exemple) au regard de ces textes : les élèves de 4ème ne pourraient plus faire de stage ...
"En ce qui concerne le recrutement de nos élèves avec 1 an de retard, je viens d'en discuter avec des anciens collègues. L'un d'entre eux m'affirme que les élèves de 13 ans peuvent aller en stage à la condition que ce soit dans le service public. Confirmez-vous cela ?"
Nous sommes encore une fois dans la complexité des textes qui se renvoient la balle. Ainsi la page consacrée aux stages sur le site de l'ESEN fait référence à une douzaine d'article du code de l'éducation, 3 du code du travail, 1 loi, 2 décrets, 2 arrêtés, 6 circulaires et 1 note de service ! (http://www.esen.education.fr/fr/ressour ... 979b481e76)
Décryptage minimal obligatoire donc.
Pour ce qui nous occupe, le texte de référence est la Circulaire n° 2003-134 du 8 septembre 2003 ........
"Modalités d'accueil en milieu professionnel d'élèves mineurs de moins de seize ans."
(http://circulaires.legifrance.gouv.fr/p ... r_1891.pdf)
........ en prenant en considération la Circulaire du 2 novembre 2010A - Conditions d'âge et de scolarité
Les établissements d'enseignement scolaire (écoles, collèges, lycées) peuvent organiser des visites
d'information pour leurs élèves, quels que soient leur âge et leur classe.
En revanche seuls les collèges et les lycées, dans le cadre de leur projet d'établissement, peuvent organiser
des séquences d'observation pour leurs élèves durant les deux dernières années de la scolarité obligatoire.
Les séquences d'observation ne peuvent donc être proposées qu'à des élèves scolarisés au moins dans une
classe de quatrième ou de troisième de collège.
Les stages (d'initiation, stages d'application) ou les périodes de formation en milieu professionnel ne peuvent
s'adresser qu'à des élèves qui suivent un enseignement alterné ou un enseignement professionnel. Les
stages ne peuvent être proposés qu'à des élèves âgés de quatorze ans au moins, comme le précise l'article 8
du décret no 96-465 du 29 mai 1996 relatif à l'organisation de la formation au collège.
"Relative aux modalités d’accueil des élèves de l’enseignement secondaire effectuant un stage ou une période de formation en milieu professionnel dans la fonction publique de l’Etat et ses établissements publics ne présentant pas un caractère industriel et commercial
A mon humble avis, qui ne demande qu'à être contredit par une lecture plus fin de ces textes, ou l'apport d'un texte qui m'aurait échappé,Les élèves n’ayant pas encore quatorze ans peuvent cependant suivre une séquence d’observation dans :
- « les établissements où ne sont employés que les membres de la famille sous l’autorité soit du père, soit de la mère, soit du tuteur, sous réserve qu’il s’agisse de travaux occasionnels ou de courte durée, ne pouvant présenter des risques pour leur santé ou leur sécurité » (article L 4153-5 du code du travail) ;
- les autres structures prévues par l’article D332-14 du code de l’éducation, à savoir : les administrations, les établissements publics administratifs et les collectivités territoriales (non soumis aux dispositions du code du travail).
* 8 septembre 2003 nous apprend qu'on ne peut pas faire de stage aux élèves de moins de 14 ans.
* 2 novembre 2010 nous précise qu'avant 14 ans, on peut faire un stage "en famille" ou "dans le secteur public", mais uniquement pour les "séquences d'observation", qui concernent les élèves de 3ème ordinaire.
Personnellement, je me garderais de faire faire des stages aux élèves de 4ème segpa avant les 14 ans fatidiques.
Pour faire le lien avec l'origine de ce sujet "discussions ministérielles", il faut interroger dans ces discussions l'éventualité de la fin du redoublement obligatoire pour entrer en Segpa (ce qu'à décidé à titre dérogatoire pour la rentrée 2014 notre IA, par exemple) au regard de ces textes : les élèves de 4ème ne pourraient plus faire de stage ...
Re: Discussions ministérielles
J'ai lu avec plaisir les touches humoristiques de Fred et Sarri qui nous proposent de créer le "Le Syndicat des Enseignants du Premier Degré Mais qui Bossent Pas dans le Premier Degré" ou plus simplement "l'Entre-deux" (mais c'est aussi le titre d'un album de Bruel, je crois ...)
Mais finalement, notre meilleur syndicat n'est-il pas l'exercice de démocratie participative auquel nous nous livrons sur ce forum ?

Mais finalement, notre meilleur syndicat n'est-il pas l'exercice de démocratie participative auquel nous nous livrons sur ce forum ?
-
- Animateur
- Messages : 507
- Enregistré le : 08 mars 2009 17:38
Re: Discussions ministérielles
Tu as tout bon Lou Bayou, sauf qu'ils ne se contredisent pas vraiment. Il me semble que c'est dans le code du travail qu'est décrit à quoi correspond vraiment les stages d'observation, d'initiation et d'application. Il faut juste ajouter que les circulaires de 2006 et 2009 précisent que nos élèves doivent faire des stages d'initiation en 4ème et d'application en 3ème. Par conséquent, en acceptant des non redoublants, nos inspecteurs nous mettent dans l'illégalité, soit en ne respectant pas les 2 circulaires, soit en ne respectant pas la législation sur les stages.
Modifié en dernier par Fred Gabiot le 08 févr. 2014 20:10, modifié 2 fois.
-
- Utilisateur dynamique
- Messages : 62
- Enregistré le : 11 janv. 2008 18:08
Re: Discussions ministérielles
"Merci à tous pour la qualité de vos interventions" comme nous a dit JP Delahaye...
Je ne regrette pas du tout d'être venu échanger sur ce forum, ça fuse et ça foisonne dans un esprit constructif, j'aime beaucoup.
Et je m'engage à vous tenir au courant jusqu'au bout des discussions (même si je prends sur mon temps syndical
)
Je vais répondre en vrac à certains points que vous soulevez.
Sur le syndicalisme (ce n'est pas l'objet principal mais quand même...): l'image que vous renvoyez n'est pas très flatteuse mais je le comprends et nous aurions sûrement à réfléchir à un aggiornamento salvateur...
Ceci dit, la démocratie participative se pratique aussi dans les syndicats, venez voir! Ensuite, j'ai choisi d'appartenir à une confédération et à un syndicat général justement pour éviter de me retrouver uniquement à discuter avec ma corporation (même si le nom de votre syndicat m'a bien fait marrer...).
Deux exemples vite fait: quand je discute "retraites", je le fais avec des métallos qui ont commencé à bosser à 17 ans et qui ont 10 ans d'espérance de vie de moins que moi... Au sein de l'EN, dans mon syndicat général, je parle des SEGPA avec les PE mais aussi les PLP, les PLC, les chefs d'établissements et même des profs de première S
Cela nous permet de ne pas trop se monter les uns contre les autres (un prof de première S te dira par exemple que certes ses élèves sont moins remuants mais qu'il a un tout petit peu plus de copies à corriger quand il fait un bac blanc...) mais aussi de prendre conscience de la réalité des écarts de traitement: http://sgen.net/petition/index.php
Cela permet aussi de se rendre compte qu'il existe tout de même deux ou trois PLC bienveillants et pédagogues...
Sur le dogme de l'inclusion et l'inclusion systématique.
Je n'aime pas tellement le mot inclusion. Je préfère l'idée de l'école pour tous. De la mixité.
Cette conférence de M Benassayag m'a beaucoup fait réfléchir sur la place des uns et des autres: http://www.youtube.com/watch?v=Cp5d45Fr3_c
Il y explique que la société ça devrait être tout le monde mais que ce n'est pas vraiment tout le monde, finalement. Et que lorsqu'on parle de diversité , d'intégration ou d'inclusion, on dit en fait que "la société est un sous-ensemble qui se regarde comme la société et qui dit à d'autres qu'il faut s'intégrer", les "pas comme il faut", les pas conformes.
Maintenant, comme dit Sarri, le réalisme doit primer. Mais alors pousse jusqu'au bout le raisonnement: le collège, les élèves, les PLC sont ce qu'ils sont mais les PE et PLP de SEGPA aussi... J'ai fait fonction de directeur pendant un an, je suis allé dans pas mal de SEGPA du département, je sais comment elles fonctionnent et les comportements, ne sont pas partout exemplaires (le rapport sur la grande difficulté le met en évidence et les gens qui ont pondu ce rapport ont passé 2 ans à faire le tour des académies). Katow parlait d'activités ambitieuses, de la suppression des notes, de pédagogie Freinet et Institutionnelle, j'applaudis mais je sais que nous sommes la seule SEGPA de mon département à avoir supprimé les notes et ne pas valider en bloc les compétences du palier 2... Et je vous rappelle cette phrase du rapport: "trop souvent, on relève aussi des séances beaucoup plus frontales et directives, accompagnées de fiches et d'exercices photocopiés identiques pour tous"... Ils parlent également de limitation des perspectives et des contenus et de l'extensibilité du temps didactique (c'est moi qui ajoute ce jargon mais c'est une dérive que nous avons tous rencontrée: 6 mois sur l'Egypte parce que l'Egypte, ils aiment bien...).
Mais je vous rassure, nous ne sommes pas pour tout détruire et casser les structures qui fonctionnent, ce serait idiot. D'ailleurs, personne n'est intervenu dans ce sens lors du GT.
Nous (CFDT) avons parlé de passer d'une filière à un dispositif pour ouvrir les portes, pour donner de l'air, de la souplesse. Mais en précisant dans la foulée, que cela ne pourrait se faire qu'en conservant des moyens fléchés.
Le risque de dilution des moyens est réel, vous avez raison. Le fléchage des moyens hors DGH est une solution pour s'en protéger. En résumé, on peut étiqueter les moyens sans étiqueter les élèves...
Pour donner plus de souplesse, nous pourrons nous inspirer de ce qui se fait chez Fred et Katow. D'ailleurs, je vous le dis tout net, je suis jaloux et je bosserais bien chez vous. Bienveillance, coopération, réflexion pédagogique, liens, réseaux... elles sont au Québec vos SEGPA ou quoi?
J'en parlais hier en synthèse et mon directeur rappelait l'importance du pilotage... Comment ça se passe chez vous? Sarri l'a évoqué et c'est un vrai problème. Qui impulse?
Nous avons l'impression que les IEN ASH s'occupent de moins en moins de l'adaptation. J'ai déjà entendu mon inspectrice dire qu'ils avaient été dépossédés d'un tas de prérogatives (organisation du CFG, orientation, et peut-être d'autres choses). Mais dans le Maine et Loire, cela ne semble pas être le cas, par exemple...
Résultat: chacun est laissé à son fonctionnement et on voit sur ce forum les écarts de pratiques, et donc de résultats!
Revenons à l'inclusion. Pourquoi considérer d'emblée qu'elle soit totale ou systématique? Ce n'est pas le cas en ULIS. Les élèves vont en intégration mais sont aussi très souvent en classe avec un PE et une AVS pour préparer un cours ou le réviser, pour continuer d'apprendre à lire, pour expliciter, pour personnaliser,...
Dans tous les collèges où je suis passé, un élément fait réfléchir les PLC qui intègrent un peu nos élèves. Nous nous en rendions compte avec les évaluations 6ème quand elles existaient encore et nous nous en rendons compte cette année dans mon collège puisque deux de mes élèves de sixième vont en mathématiques en sixième ordinaire (eux il disent "normale"...): nos meilleurs élèves de 6ème SEGPA sont meilleurs que les moins bons du collège (ouh là pas super clair comme phrase mais vous aurez compris). Quentin a eu un 15 en géométrie la semaine dernière! (ça fait un peu ch... parce que les notes c'est pas mon truc mais je l'ai félicité quand même...).
Il n'y a qu'une discipline dans laquelle ce n'est pas vrai: le français... Vous devez le savoir comme moi, c'est bien dans la culture de l'écrit que nos élèves ne sont pas entrés. Sur d'autres plans ils peuvent être tout à fait en réussite.
Autre exemple: la souplesse que nous appelons de nos voeux permettrait de gérer des "accidents de parcours". Nous avons cette année une élève de cinquième qui à perdu pied dans un collège en sixième mais qui est très "scolaire", comme on dit. Elle a complètement repris confiance en elle et a rattrapé un retard considérable en trois mois grâce aux fichiers Pidapi et à ses habitudes de travail. Nous sommes en train d'étudier comment la réintégrer au collège.
Du coup, sur la place de la sixième, je suis en phase avec les arguments de Sarri sur le poids de l'orientation sur les épaules du PE de CM2 (et CM1) et on peut très bien imaginer que la classe de 6ème n'existe plus en elle-même mais que les PE interviennent toujours auprès des élèves de sixième (comme cela se fait déjà lorsqu'on échange les services et je confirme au passage que cela peut tout à fait se faire et que les chefs d'établissements ont déjà beaucoup d'autonomie...). Ce serait même indispensable. Ils pourraient aussi, en tant que PE, créer plus de liens avec le CM2.
Sur les ateliers
Je suis (nous sommes au Sgen) complétement d'accord avec la réflexion de werbuge. Nous ne pouvons pas nous satisfaire d'un système qui demande aux plus fragiles de choisir en premier (et quel choix!) pendant que les enfants de profs remplissent les classes prépas qui nous coûtent la peau du c... ou restent à la fac jusqu'à 25 ans, prennent des années sabbatiques et choisissent ensuite... Alors pourquoi pas cette année supplémentaire au lycée pour ces élèves, une piste intéressante. L'idée de faire du socle commun un droit opposable en est une qui va dans le même sens.
Voilà, je m'arrête là pour cette fois.
A suivre...
Je ne regrette pas du tout d'être venu échanger sur ce forum, ça fuse et ça foisonne dans un esprit constructif, j'aime beaucoup.
Et je m'engage à vous tenir au courant jusqu'au bout des discussions (même si je prends sur mon temps syndical

Je vais répondre en vrac à certains points que vous soulevez.
Sur le syndicalisme (ce n'est pas l'objet principal mais quand même...): l'image que vous renvoyez n'est pas très flatteuse mais je le comprends et nous aurions sûrement à réfléchir à un aggiornamento salvateur...
Ceci dit, la démocratie participative se pratique aussi dans les syndicats, venez voir! Ensuite, j'ai choisi d'appartenir à une confédération et à un syndicat général justement pour éviter de me retrouver uniquement à discuter avec ma corporation (même si le nom de votre syndicat m'a bien fait marrer...).
Deux exemples vite fait: quand je discute "retraites", je le fais avec des métallos qui ont commencé à bosser à 17 ans et qui ont 10 ans d'espérance de vie de moins que moi... Au sein de l'EN, dans mon syndicat général, je parle des SEGPA avec les PE mais aussi les PLP, les PLC, les chefs d'établissements et même des profs de première S

Cela permet aussi de se rendre compte qu'il existe tout de même deux ou trois PLC bienveillants et pédagogues...
Sur le dogme de l'inclusion et l'inclusion systématique.
Je n'aime pas tellement le mot inclusion. Je préfère l'idée de l'école pour tous. De la mixité.
Cette conférence de M Benassayag m'a beaucoup fait réfléchir sur la place des uns et des autres: http://www.youtube.com/watch?v=Cp5d45Fr3_c
Il y explique que la société ça devrait être tout le monde mais que ce n'est pas vraiment tout le monde, finalement. Et que lorsqu'on parle de diversité , d'intégration ou d'inclusion, on dit en fait que "la société est un sous-ensemble qui se regarde comme la société et qui dit à d'autres qu'il faut s'intégrer", les "pas comme il faut", les pas conformes.
Maintenant, comme dit Sarri, le réalisme doit primer. Mais alors pousse jusqu'au bout le raisonnement: le collège, les élèves, les PLC sont ce qu'ils sont mais les PE et PLP de SEGPA aussi... J'ai fait fonction de directeur pendant un an, je suis allé dans pas mal de SEGPA du département, je sais comment elles fonctionnent et les comportements, ne sont pas partout exemplaires (le rapport sur la grande difficulté le met en évidence et les gens qui ont pondu ce rapport ont passé 2 ans à faire le tour des académies). Katow parlait d'activités ambitieuses, de la suppression des notes, de pédagogie Freinet et Institutionnelle, j'applaudis mais je sais que nous sommes la seule SEGPA de mon département à avoir supprimé les notes et ne pas valider en bloc les compétences du palier 2... Et je vous rappelle cette phrase du rapport: "trop souvent, on relève aussi des séances beaucoup plus frontales et directives, accompagnées de fiches et d'exercices photocopiés identiques pour tous"... Ils parlent également de limitation des perspectives et des contenus et de l'extensibilité du temps didactique (c'est moi qui ajoute ce jargon mais c'est une dérive que nous avons tous rencontrée: 6 mois sur l'Egypte parce que l'Egypte, ils aiment bien...).
Mais je vous rassure, nous ne sommes pas pour tout détruire et casser les structures qui fonctionnent, ce serait idiot. D'ailleurs, personne n'est intervenu dans ce sens lors du GT.
Nous (CFDT) avons parlé de passer d'une filière à un dispositif pour ouvrir les portes, pour donner de l'air, de la souplesse. Mais en précisant dans la foulée, que cela ne pourrait se faire qu'en conservant des moyens fléchés.
Le risque de dilution des moyens est réel, vous avez raison. Le fléchage des moyens hors DGH est une solution pour s'en protéger. En résumé, on peut étiqueter les moyens sans étiqueter les élèves...
Pour donner plus de souplesse, nous pourrons nous inspirer de ce qui se fait chez Fred et Katow. D'ailleurs, je vous le dis tout net, je suis jaloux et je bosserais bien chez vous. Bienveillance, coopération, réflexion pédagogique, liens, réseaux... elles sont au Québec vos SEGPA ou quoi?
J'en parlais hier en synthèse et mon directeur rappelait l'importance du pilotage... Comment ça se passe chez vous? Sarri l'a évoqué et c'est un vrai problème. Qui impulse?
Nous avons l'impression que les IEN ASH s'occupent de moins en moins de l'adaptation. J'ai déjà entendu mon inspectrice dire qu'ils avaient été dépossédés d'un tas de prérogatives (organisation du CFG, orientation, et peut-être d'autres choses). Mais dans le Maine et Loire, cela ne semble pas être le cas, par exemple...
Résultat: chacun est laissé à son fonctionnement et on voit sur ce forum les écarts de pratiques, et donc de résultats!
Revenons à l'inclusion. Pourquoi considérer d'emblée qu'elle soit totale ou systématique? Ce n'est pas le cas en ULIS. Les élèves vont en intégration mais sont aussi très souvent en classe avec un PE et une AVS pour préparer un cours ou le réviser, pour continuer d'apprendre à lire, pour expliciter, pour personnaliser,...
Dans tous les collèges où je suis passé, un élément fait réfléchir les PLC qui intègrent un peu nos élèves. Nous nous en rendions compte avec les évaluations 6ème quand elles existaient encore et nous nous en rendons compte cette année dans mon collège puisque deux de mes élèves de sixième vont en mathématiques en sixième ordinaire (eux il disent "normale"...): nos meilleurs élèves de 6ème SEGPA sont meilleurs que les moins bons du collège (ouh là pas super clair comme phrase mais vous aurez compris). Quentin a eu un 15 en géométrie la semaine dernière! (ça fait un peu ch... parce que les notes c'est pas mon truc mais je l'ai félicité quand même...).
Il n'y a qu'une discipline dans laquelle ce n'est pas vrai: le français... Vous devez le savoir comme moi, c'est bien dans la culture de l'écrit que nos élèves ne sont pas entrés. Sur d'autres plans ils peuvent être tout à fait en réussite.
Autre exemple: la souplesse que nous appelons de nos voeux permettrait de gérer des "accidents de parcours". Nous avons cette année une élève de cinquième qui à perdu pied dans un collège en sixième mais qui est très "scolaire", comme on dit. Elle a complètement repris confiance en elle et a rattrapé un retard considérable en trois mois grâce aux fichiers Pidapi et à ses habitudes de travail. Nous sommes en train d'étudier comment la réintégrer au collège.
Du coup, sur la place de la sixième, je suis en phase avec les arguments de Sarri sur le poids de l'orientation sur les épaules du PE de CM2 (et CM1) et on peut très bien imaginer que la classe de 6ème n'existe plus en elle-même mais que les PE interviennent toujours auprès des élèves de sixième (comme cela se fait déjà lorsqu'on échange les services et je confirme au passage que cela peut tout à fait se faire et que les chefs d'établissements ont déjà beaucoup d'autonomie...). Ce serait même indispensable. Ils pourraient aussi, en tant que PE, créer plus de liens avec le CM2.
Sur les ateliers
Je suis (nous sommes au Sgen) complétement d'accord avec la réflexion de werbuge. Nous ne pouvons pas nous satisfaire d'un système qui demande aux plus fragiles de choisir en premier (et quel choix!) pendant que les enfants de profs remplissent les classes prépas qui nous coûtent la peau du c... ou restent à la fac jusqu'à 25 ans, prennent des années sabbatiques et choisissent ensuite... Alors pourquoi pas cette année supplémentaire au lycée pour ces élèves, une piste intéressante. L'idée de faire du socle commun un droit opposable en est une qui va dans le même sens.
Voilà, je m'arrête là pour cette fois.
A suivre...
Modifié en dernier par Gwenleguevel le 11 févr. 2014 17:27, modifié 2 fois.
-
- Utilisateur dynamique
- Messages : 62
- Enregistré le : 11 janv. 2008 18:08
Re: Discussions ministérielles
Ah non j'ai oublié deux choses.
Sur le QI, le profil de nos élèves et l'évaluation: http://histoiredintuition.com/2014/01/2 ... intuition/
On entend beaucoup dire que le profil de nos élèves a changé ou qu'il y a trop d'élèves handicapés dans nos classes. Je pense que nous aspirons naturellement à l'homogénéïté d'un public qui aurait LE profil mais qu'il faut en faire le deuil.
Nous courons après une classification rassurante pour tout le monde (il y aurait un type de problème avec des spécialistes pour y répondre) mais elle n'existe pas et n'existera jamais. On voit bien que pour certains de nos élèves, on est incapable de dire s'il y a situation de handicap mental, social, culturel... Je me pose plutôt la question de la gestion des un ou deux élèves à "problèmes de comportement" qui sont chronophages et peuvent dynamiter une classe, voire une SEGPA.
Faisons vivre la mixité (Oh le gros naïf utopiste...).
Et je retiens pour nos travaux les critères proposés par katow.
- les élèves ont-ils une meilleure image d'eux-même pendant la SEGPA qu'à leur entrée ? Encore mieux à la sortie ?
- poursuivent-ils vers une orientation qui leur convient ?
- ont-ils progressé : ont-ils acquis de nombreuses nouvelles compétences ?
- sont-ils heureux ?
le dernier étant plutôt difficile à mesurer (comme le Bonheur Intérieur Brut).
La question pourrait aussi se poser pour le collège dont nous avons déjà taillé le costard... (le rapport Delaubier aussi d'ailleurs). L'UNSA et la CFDT ont cité mercredi la proposition de Meirieu d'unités pédagogiques fonctionnelles. En restant réaliste, ne désespérons pas de faire (un peu) évoluer le collège... Beaucoup de collègues sentent qu'il n'est pas satisfaisant (j'en veux pour preuve les nombreuses sixièmes sans notes qui fleurissent).
Sur le QI, le profil de nos élèves et l'évaluation: http://histoiredintuition.com/2014/01/2 ... intuition/
On entend beaucoup dire que le profil de nos élèves a changé ou qu'il y a trop d'élèves handicapés dans nos classes. Je pense que nous aspirons naturellement à l'homogénéïté d'un public qui aurait LE profil mais qu'il faut en faire le deuil.
Nous courons après une classification rassurante pour tout le monde (il y aurait un type de problème avec des spécialistes pour y répondre) mais elle n'existe pas et n'existera jamais. On voit bien que pour certains de nos élèves, on est incapable de dire s'il y a situation de handicap mental, social, culturel... Je me pose plutôt la question de la gestion des un ou deux élèves à "problèmes de comportement" qui sont chronophages et peuvent dynamiter une classe, voire une SEGPA.
Faisons vivre la mixité (Oh le gros naïf utopiste...).
Et je retiens pour nos travaux les critères proposés par katow.
- les élèves ont-ils une meilleure image d'eux-même pendant la SEGPA qu'à leur entrée ? Encore mieux à la sortie ?
- poursuivent-ils vers une orientation qui leur convient ?
- ont-ils progressé : ont-ils acquis de nombreuses nouvelles compétences ?
- sont-ils heureux ?
le dernier étant plutôt difficile à mesurer (comme le Bonheur Intérieur Brut).
La question pourrait aussi se poser pour le collège dont nous avons déjà taillé le costard... (le rapport Delaubier aussi d'ailleurs). L'UNSA et la CFDT ont cité mercredi la proposition de Meirieu d'unités pédagogiques fonctionnelles. En restant réaliste, ne désespérons pas de faire (un peu) évoluer le collège... Beaucoup de collègues sentent qu'il n'est pas satisfaisant (j'en veux pour preuve les nombreuses sixièmes sans notes qui fleurissent).
-
- Animateur
- Messages : 507
- Enregistré le : 08 mars 2009 17:38
Re: Discussions ministérielles
J'adore ton choix de mot qui laisse à penser qu'on entre en syndicat comme en religion.... Pour le Québec, mon Saint Laurent ressemble plutôt à un ru comparé à l'original.
Ce que j'adore dans le cadre actuel segpa, c'est qu'il permet de faire pas mal ce que l'on veut. Des inclusions, on en fait 1 ou 2 nouvelles tous les ans (en math et français). Certains réintègrent même la filière classique. La structure telle qu'elle est déjà permettrait de corriger tout ce que tu pointes du doigt.
Maintenant, il y a un putain de problème avec la liberté et l'autonomie, c'est que ça permet aussi de faire n'importe quoi et de laisser n'importe quel prof/directeur/principal/inspecteur détruire des génération de mômes par son incompétence.
Aucune structure n'a de valeur en elle-même, il n'y a que les gens qui les font fonctionner qui en ont. Dans ces futurs discussions auxquels tu vas participer, chaque choix aura une contrepartie négative.
J'ai plein d'exemples. Quand la durée des stages a changé entre la circulaire de 2006 et 2009, j'ai grogné car si un môme besoin de plus de 10 semaines de stages pour trouver un patron ou une meilleure orientation, ou supporter le collège .....ou ou ou , je ne pouvais pas lui donner. Maintenant, j'entends bien que "des stages courts en 4ème et des stages longs en 3èmes", ça permet aux glandus d'externaliser
la difficulté scolaire tellement loin qu'on n'a plus à s'en occuper.
Tu parles de flécher les dhg, super, ça nous évitera de servir de variable d'ajustement pour les plc. Sauf que c'est grâce à une dhg unique que je peux prendre une classe normale du collège en math 4h par semaine sur toute l'année.
Ralentir le temps du choix de sa filière........louable, mais mon multi dys qui découvre qu'il est le seul capable de monter un mur parfaitement droit sans instrument, tu crois qu'il a envie de se fader l'école jusqu'à 18 ans?
etc, etc.........
Quant au pilotage............... chez moi, j'ai juste eu la chance d'y être depuis mille ans, de maîtriser les règles du jeux, d'avoir fait l'intérim de direction, d'avoir eu des directeurs pas trop dirigistes et des principaux pas trop chiants, d'être dans toutes les commissions, d'être agressif afin que le reste du collège ne nous bouffe pas, d'avoir eu des collègues qui sont devenus des potes......
Tout cela pour dire qu'au delà des changements structuraux, changeons les gens. Si on veut de bons pros, il faut d'excellents formateurs de terrain. Il n'y a pas un boulot de pointe où les formateurs ne sont pas des pointures dans leur domaines.........sauf l'enseignement en France. Tu as cité Van Zanten et elle a pas mal bossé sur l'effet maître. Je crois vraiment que c'est la clé pour cocher les critères retenus.
Comme je connais très bien ce que pense Sarri sur ce sujet, je me marre déjà sur comment il va pouvoir s'énerver.
Ce que j'adore dans le cadre actuel segpa, c'est qu'il permet de faire pas mal ce que l'on veut. Des inclusions, on en fait 1 ou 2 nouvelles tous les ans (en math et français). Certains réintègrent même la filière classique. La structure telle qu'elle est déjà permettrait de corriger tout ce que tu pointes du doigt.
Maintenant, il y a un putain de problème avec la liberté et l'autonomie, c'est que ça permet aussi de faire n'importe quoi et de laisser n'importe quel prof/directeur/principal/inspecteur détruire des génération de mômes par son incompétence.
Aucune structure n'a de valeur en elle-même, il n'y a que les gens qui les font fonctionner qui en ont. Dans ces futurs discussions auxquels tu vas participer, chaque choix aura une contrepartie négative.
J'ai plein d'exemples. Quand la durée des stages a changé entre la circulaire de 2006 et 2009, j'ai grogné car si un môme besoin de plus de 10 semaines de stages pour trouver un patron ou une meilleure orientation, ou supporter le collège .....ou ou ou , je ne pouvais pas lui donner. Maintenant, j'entends bien que "des stages courts en 4ème et des stages longs en 3èmes", ça permet aux glandus d'externaliser

Tu parles de flécher les dhg, super, ça nous évitera de servir de variable d'ajustement pour les plc. Sauf que c'est grâce à une dhg unique que je peux prendre une classe normale du collège en math 4h par semaine sur toute l'année.
Ralentir le temps du choix de sa filière........louable, mais mon multi dys qui découvre qu'il est le seul capable de monter un mur parfaitement droit sans instrument, tu crois qu'il a envie de se fader l'école jusqu'à 18 ans?
etc, etc.........
Quant au pilotage............... chez moi, j'ai juste eu la chance d'y être depuis mille ans, de maîtriser les règles du jeux, d'avoir fait l'intérim de direction, d'avoir eu des directeurs pas trop dirigistes et des principaux pas trop chiants, d'être dans toutes les commissions, d'être agressif afin que le reste du collège ne nous bouffe pas, d'avoir eu des collègues qui sont devenus des potes......
Tout cela pour dire qu'au delà des changements structuraux, changeons les gens. Si on veut de bons pros, il faut d'excellents formateurs de terrain. Il n'y a pas un boulot de pointe où les formateurs ne sont pas des pointures dans leur domaines.........sauf l'enseignement en France. Tu as cité Van Zanten et elle a pas mal bossé sur l'effet maître. Je crois vraiment que c'est la clé pour cocher les critères retenus.
Comme je connais très bien ce que pense Sarri sur ce sujet, je me marre déjà sur comment il va pouvoir s'énerver.
Re: Discussions ministérielles
Très rapidement car il est tard :
Attention, je n'idéalise personne mais je ne suis pas dupe non plus même si je m'efforce de ne jamais juger le travail de mes collègues. En effet, j'ai trop conscience de la merde que je suis moi-même capable de faire et que je fais très régulièrement. Pourtant, je suis convaincu, comme tous les enseignants, que je suis le meilleur d'entre nous. Sur ce dernier point, mon auto-persuasion est quand-même bien moindre que celle des membres de nos dream teams de circo : IEN, CPC, animateurs TICE, sciences, arts, etc... Je ne vais pas me lancer sur ce sujet, car, je vais dévier de la question de départ même si j'aurais beaucoup à dire sur l'incompétence, l'inutilité, si ce n'est la dangerosité d'une grande majorité de ces gens-là dans la maison Education Nationale... Juste pour le plaisir avant de me coucher : les dream teams représentent à minima 8000 fonctionnaires (et pas les moins bien payés... car terrain fertile pour la hors-classe), 25 élèves devant chacun, cela représenterait 200 000 élèves qui pourraient bénéficier d'un enseignement de haut-niveau. On pourrait enfin attendre le prochain résultat PISA avec sérénité...
Plus sérieusement, je rejoins bien sûr Fred sur le principe de la balance : "chaque choix aura une contrepartie négative". Et c'est là que je crains que lors des discussions au ministère, certains syndicats ne mettent sur l'un des plateaux des idéaux, des principes et ainsi ratent la cible. Je me répète encore une fois mais basons-nous sur les réalités de notre quotidien, aussi dures et dérangeantes soient-elles, et non pas sur ce qu'on voudrait qu'il soit...
Fred, tu parles de DGH unique dans ton collège. Cela signifie que tu n'as pas une DGH Segpa et une DGH Collège??? Même à ce niveau-là, il y a des traitements différents d'un département à l'autre?
Dernier point, dans la lignée des expérimentations lancées dans le rectorat de Lille, Il semblerait qu'à Pau dans les Pyrénées-Atlantiques, 2 des 3 Segpa de la ville n'auront pas de 6ème l'année prochaine... Tout ceci laisse supposer que nos grands décideurs ont une idée extrêmement précise si ce n'est déjà très arrêtée de ce que sera notre avenir.
Maintenant, comme dit Sarri, le réalisme doit primer. Mais alors pousse jusqu'au bout le raisonnement: le collège, les élèves, les PLC sont ce qu'ils sont mais les PE et PLP de SEGPA aussi...
Attention, je n'idéalise personne mais je ne suis pas dupe non plus même si je m'efforce de ne jamais juger le travail de mes collègues. En effet, j'ai trop conscience de la merde que je suis moi-même capable de faire et que je fais très régulièrement. Pourtant, je suis convaincu, comme tous les enseignants, que je suis le meilleur d'entre nous. Sur ce dernier point, mon auto-persuasion est quand-même bien moindre que celle des membres de nos dream teams de circo : IEN, CPC, animateurs TICE, sciences, arts, etc... Je ne vais pas me lancer sur ce sujet, car, je vais dévier de la question de départ même si j'aurais beaucoup à dire sur l'incompétence, l'inutilité, si ce n'est la dangerosité d'une grande majorité de ces gens-là dans la maison Education Nationale... Juste pour le plaisir avant de me coucher : les dream teams représentent à minima 8000 fonctionnaires (et pas les moins bien payés... car terrain fertile pour la hors-classe), 25 élèves devant chacun, cela représenterait 200 000 élèves qui pourraient bénéficier d'un enseignement de haut-niveau. On pourrait enfin attendre le prochain résultat PISA avec sérénité...
Plus sérieusement, je rejoins bien sûr Fred sur le principe de la balance : "chaque choix aura une contrepartie négative". Et c'est là que je crains que lors des discussions au ministère, certains syndicats ne mettent sur l'un des plateaux des idéaux, des principes et ainsi ratent la cible. Je me répète encore une fois mais basons-nous sur les réalités de notre quotidien, aussi dures et dérangeantes soient-elles, et non pas sur ce qu'on voudrait qu'il soit...
Fred, tu parles de DGH unique dans ton collège. Cela signifie que tu n'as pas une DGH Segpa et une DGH Collège??? Même à ce niveau-là, il y a des traitements différents d'un département à l'autre?
Dernier point, dans la lignée des expérimentations lancées dans le rectorat de Lille, Il semblerait qu'à Pau dans les Pyrénées-Atlantiques, 2 des 3 Segpa de la ville n'auront pas de 6ème l'année prochaine... Tout ceci laisse supposer que nos grands décideurs ont une idée extrêmement précise si ce n'est déjà très arrêtée de ce que sera notre avenir.
Re: Discussions ministérielles
Une question me brûle les lèvres: dans ces segpa sans 6eme, un poste a t-il été perdu ou ce poste s'est-il changé en une sorte de rased sur les classes de 6eme du collège?
Re: Discussions ministérielles
L'école a pour vocation d'élever le degré de connaissance du monde dans le quel nous vivons et de conscience de son fonctionnement.
La notion d'école pour tous me convient donc parfaitement, et c'était d'ailleurs la volonté des parents d'enfants handicapés qui se sont constitués en association après la guerre pour créer les "écoles spéciales" pour ceux qui étaient privés d'école "tout court"
Alors, l'école pour tous, oui, mais la même école pour tous, il faut y réfléchir.
Car l'intégrationnisme, l'inclusionnisme, l'insertionnisme généralisé, j'y pose toujours la même limite, celle du moment où cela met l'enfant en souffrance.
Il faut se garder de généraliser un exemple, mais cela aide parfois à la compréhension : le souvenir d'un élève handicapé qui a demandé à quitter le collège en fin de 4ème pour aller en milieu spécialisé, car cela lui demandait trop d'efforts. C'était son burn-out à lui, et il faut se garder de mettre, certes avec les intentions les plus louables, trop de nos jeunes dans cette "obligation morale" de "réussir comme les autres malgré". Malgré le handicap, malgré un environnement social contrariant, malgré la maladie, bref malgré les mille tourments que la vie peut réserver, et que nous constatons quotidiennement dans nos métiers.
Ne peut-on continuer à accorder à ceux qui le souhaitent - pas obligatoirement à tous - des voies d'apprentissage plus douces.
Certains ont fort bien parlé de leur segpa comme d'un lieu plus enveloppant, où "les élèves y sont réellement protégés, s'y sentent bien" comme nous dit Kanéda. Je crois qu'il vise très juste par cette phrase : ils ont besoin de protection. Contre eux-même, peut-être, mais aussi contre une institution trop rigide, une société excluante. Et en les jetant dans la fosse aux lions, que peuvent-ils espérer d'autre que de se faire bouffer. (j'aurais du écrire "ne peut-on craindre qu'ils se fassent bouffer")
Alors, tant que l'éducation nationale n'aura pas formé ses personnels à la "bientraitance" (ceux de médico-social comprendront), ne faut-il pas conserver une "section" -l'intitulé demanderait à être changé - protectrice ?
A l'instar de Gwenlegueval, j'apprécie énormément la richesse des échanges de ce forum, et en particulier la volonté perçue de trouver des solutions qui allient les intérêts des professionnels et des élèves.
Sans être Normand ni prophète, on peut imaginer qu'une voie médiane se dégagera entre tout inclusif et tout ségrégatif. C'est certainement la plus difficile, parce que la plus complexe. Mais aussi la plus riche ?
La notion d'école pour tous me convient donc parfaitement, et c'était d'ailleurs la volonté des parents d'enfants handicapés qui se sont constitués en association après la guerre pour créer les "écoles spéciales" pour ceux qui étaient privés d'école "tout court"
Alors, l'école pour tous, oui, mais la même école pour tous, il faut y réfléchir.
Car l'intégrationnisme, l'inclusionnisme, l'insertionnisme généralisé, j'y pose toujours la même limite, celle du moment où cela met l'enfant en souffrance.
Il faut se garder de généraliser un exemple, mais cela aide parfois à la compréhension : le souvenir d'un élève handicapé qui a demandé à quitter le collège en fin de 4ème pour aller en milieu spécialisé, car cela lui demandait trop d'efforts. C'était son burn-out à lui, et il faut se garder de mettre, certes avec les intentions les plus louables, trop de nos jeunes dans cette "obligation morale" de "réussir comme les autres malgré". Malgré le handicap, malgré un environnement social contrariant, malgré la maladie, bref malgré les mille tourments que la vie peut réserver, et que nous constatons quotidiennement dans nos métiers.
Ne peut-on continuer à accorder à ceux qui le souhaitent - pas obligatoirement à tous - des voies d'apprentissage plus douces.
Certains ont fort bien parlé de leur segpa comme d'un lieu plus enveloppant, où "les élèves y sont réellement protégés, s'y sentent bien" comme nous dit Kanéda. Je crois qu'il vise très juste par cette phrase : ils ont besoin de protection. Contre eux-même, peut-être, mais aussi contre une institution trop rigide, une société excluante. Et en les jetant dans la fosse aux lions, que peuvent-ils espérer d'autre que de se faire bouffer. (j'aurais du écrire "ne peut-on craindre qu'ils se fassent bouffer")
Alors, tant que l'éducation nationale n'aura pas formé ses personnels à la "bientraitance" (ceux de médico-social comprendront), ne faut-il pas conserver une "section" -l'intitulé demanderait à être changé - protectrice ?
A l'instar de Gwenlegueval, j'apprécie énormément la richesse des échanges de ce forum, et en particulier la volonté perçue de trouver des solutions qui allient les intérêts des professionnels et des élèves.
Sans être Normand ni prophète, on peut imaginer qu'une voie médiane se dégagera entre tout inclusif et tout ségrégatif. C'est certainement la plus difficile, parce que la plus complexe. Mais aussi la plus riche ?